Rencontre de solitudes
Alors que je suis plongée dans les épreuves à l’encre de Chine de mon père, un « vieux fond », plus utilisé depuis la période des maisons, refait son apparition. Rencontre de deux périodes, l’une passée, l’une en cours. Un entre-deux.. qui voit émerger la rencontre de deux symboles de la solitude : un phare, statique, réalisé à partir de matériaux que j’utilisais il y a quelques temps, notamment un vieux journal trouvé aux puces, et l’autre, un bateau né des épreuves à l’encre fraîchement récupérées. Les saisons se suivent et malgré leur similarité, ne se ressemblent pas… tandis qu’au dessus les oiseaux, imperturbables, continuent de planer avec agilité.
Solo Chrome
Les épreuves à l’encre de mon père et rien que les épreuves à l’encre de mon père. Plonger dans l’uniforme pour en faire ressortir des formes, n’avoir recours à aucun artifice, rester centrée, créer du mouvement par le seul jeu du relief et encore limité puisque tout est collé, compressé derrière la vitrine. Il est des contraintes qui vous amènent à évoluer… La plupart le sont.
Sur les flots
Issu d’une série de tableaux sur les bateaux réalisés à partir d’épreuves à l’encre de chine noire de mon père, ce tableau se distingue par une double lecture. Réalisé à partir de précédentes découpes (de recherche), cette pièce comporte en son sein un personnage qui compose les flots.. Un homme qui ne me sera pas apparu au moment de mon assemblage tant j’étais concentrée sur ma composition. Depuis, quand je regarde ce tableau je ne vois que lui.
Clin d’œil de l’existence, j’ai réalisé ce tableau alors que précisément j’avais un rendez-nous et qu’un homme n’allait pas tarder à apparaître à ma porte…
On ne voit pas toujours ce que l’on a sous les yeux, si notre regard est porté ailleurs. Par contre quand on a vu, on ne peut plus cesser de voir.
Sous les embruns
Issu de la série de tableaux sur les bateaux réalisés à partir d’épreuves à l’encre de chine noire de mon père, ce tableau a le mérite de sa simplicité. Il aura suffi de suivre ce que l’épreuve évoquait et de s’y glisser. Une rehausse forte est apportée par une pierre provenant d’un collier de ma grand-mère maternelle lequel s’est cassé mais vit à nouveau dans différents tableaux. Il confère à l’ensemble une lune lumineuse, élégante qui se dégage d’autant que le temps qu’affronte ce bateau n’est pas limpide mais un brin tumultueux.
Il est des lumières d’élégance qui perdurent, Mémé Paulette en était une.
Mer calme
Un des tous premiers réalisés avec les épreuves à l’encre de Chine de mon père. Ici, un fond qui est un envers d’une épreuve, un papier imbibé qui évoque un temps d’hiver, floconneux, sur la mer. Une mer modeste, minime, en bas de la composition que vient rehausser un bout de bouleau recueilli lors d’un séjour jour de l’an dans les Pyrénées. Un tableau d’hiver, de repos ; une épure au final…
Passage au large
Un tableau de Noël ; élégant, raffiné, dans le détail comme dans l’allure globale… pour un passage au large, malgré le phare bien présent qui indique le chemin d’un port abrité.
Parce qu’il est moments qui ne sont que des passages…
Mer de chine
Un fond travaillé à la cire et au vernis créant des empreintes de fils qui se figent dans la masse ; des montagnes découpées dans les épreuves à l’encre, de Chine ; un navire et deux maisons discrètes issus du même papier et une lune aiguisée par les va et vient de l’océan qui auront taillé ce bout de coquillage. Un tableau tranché, net, sans détour.