Série 1929
Secret d’été
210 x 270
Un WE entre amis, dans le Lot, avec à la clé un vide grenier, un vrai, avec des greniers vraiment vidés et étalés à même le sol. Et de là, bien évidemment, des trouvailles fabuleuses… Un livre d’illustrations datant de 1929 va notamment, immédiatement, me faire de l’œil. La négociation sera brève car sa propriétaire est enchantée que je donne une seconde vie à l’ouvrage. Une nouvelle ère s’ouvre avec ces personnages enfantins, d’un autre temps, qui intègrent mon univers singulier. Je le sais, je le sens, ce sera une ère importante, sous le signe de la rencontre qui s’impose et engendre son monde, si évident déjà…
On ne sait jamais quand on va faire une rencontre mais quand elle advient on sait reconnaître son évidence.
Arrivée inattendue
300 x 400
Second de la série issue d’un livre d’illustration de 1929, il a une place toute particulière puisqu’il accueille les deux personnages qui m’ont fait de l’œil alors que, au sein des allées du vide grenier du Lot, je découvrais l’intérieur de cet album. Deux petites filles en parachute amenant à elles seules tout un univers. Lequel, s’est prolongé, inévitablement, pour les accueillir, vers de la terre ferme. Laquelle ne s’avèrera pas si ferme que cela, puisque les maisons au dessus desquelles les petites filles font leur saut, se transforment quasiment en une embarcation à mi chemin entre navire et carrosse. Rien de bien stable, ce qui n’aura pas dissuadé d’autres protagonistes de s’inviter, pour animer un jeu de chassés croisés de regards. Cette composition en bois, papier, végétal, carton est tout aérienne, comme celles qui l’ont initiée.
La lune a rendez-vous avec la lune
300 x 400
Dans la série issue d’un livre d’illustration de 1929, ce tableau est un rescapé.
Cette petite fille sortie des bois (en l’occurrence des feuilles récoltées sur le sol, le dernier jour du voyage au Sri Lanka alors que nous nous trouvions dans le superbe parc naturel de Kandy) est un premier jet qui a failli céder la place à une autre composition. Celle d’une petite fille sur une plage sans végétation, faisant face à une mer sombre et à des falaises accueillant des maisons d’un autre âge. Deux univers pour un même personnage, l’un plein de délicatesse, de douceur, l’autre perturbant, empli d’une tension mélodramatique du fait de l’isolement du personnage et du paysage strictement minéral. Il aura été difficile de me résoudre à lâcher une des compositions ; les émotions dégagées par l’une et l’autre étant si différentes. Pour y arriver, il aura fallu me rappeler que ce sont souvent nos premières intentions qui sont le plus en adéquation avec ce que nous sommes, intimement. Le clin d’œil à Trenet aura achevé de me convaincre.. et puis, je sais que cette plage n’est pas loin.. à portée de doigts… Renonce-t-on jamais définitivement ?
Excentrique conciliabule
300 x 400
Issue de la série 1929, « Excentrique conciliabule » est une savante digestion de mes lectures de BD fantastiques. Alors qu’un séjour parisien chez mon frère m’aura fait replonger avec délectation, une fois de plus, dans l’univers de Rodolphe et Léo, je retrouve ici sous mes doigts l’inspiration de mondes parallèles où tous les possibles de l’imagination ont libre cours. Un fond géométrique issu d’un cadre photo, une entrée de maison qui y pénètre, apportant avec elle son univers végétal (sri lankais et cévenol) ; ici pas de limite, quand deux univers se rencontrent tout est possible, incongru mais juste.
Fragile, ne pas toucher
270 x 210
Dans la série engendrée par un livre d’illustration de 1929, cette composition aura une résonance particulière. Elle s’est imposée d’elle-même. A peine découpée la scène s’est retrouvée sur un fond sur lequel elle s’est immédiatement imposée… une recherche annexe aura guidée cette chaine protectrice sur le devant et l’intention s’est alors fait évidence : une mise à distance pour protéger ce qui est précieux. A l’instar d’une pièce de musée, l’enfance apparaît ici comme aussi précieuse et autant à préserver que n’importe quelle œuvre d’art renommée.
Parce qu’il est des choses auxquelles on ne touche pas.
C’est arrivé demain
330 x 270
Toujours dans la série 1929, cette composition, au titre si délicieusement iconoclaste, provient directement d’un autre tableau : « La lune a rendez-vous avec la lune ». Ce dernier m’avait offert deux possibilités, deux univers potentiels… un seul ayant été retenu, le second a ici été travaillé… Rien ne se perd, tout se crée. Mais, bien évidemment, cela n’a pas donné le résultat escompté. C’est un autre possible qui est ici apparu. Un possible, mélange d’étrangeté, de familier, de particulier, qui aura failli s’intituler : « Twilight Zone » (en hommage à la série axée sur la 4e dimension) jusqu’à ce que son titre me saute aux yeux alors que je parcourais un journal des années 1948. En un seul tenant, entouré d’étoiles, il achèvera de conférer à ce tableau rebelle, la dose d’incongru qui lui manquait.
l’éclat du « Chic »
270 x 330
Une petite incartade à la série 1929, qui ouvre de nouveaux possibles dans le possible ouvert par cette série, le personnage principal est issu d’un magasine des années 1948 ; début d’une sous série 1948 ? Cette femme va imposer le style du tableau en un quart de seconde. Elle nécessite un cadre spécifique qui la pose, un bicolore de rubans, et des fils d’anges, recueillis dans un pré du Lot, qui constituent tout autour d’elle une corolle protectrice, aérienne, douillettement élégante. Les racines dépassent de sous le cadre, tout est transcendé par l’élégance véritable. Ce tableau est un hommage à ma cousine Marion, elle n’était pas loin dans mes pensées quand cette composition s’est laissée mettre en place, simplement, avec évidence.